Il semblerait que les Belges aient de plus en plus une brique dans le ventre. Plus de la moitié (52%) affirme avoir confiance dans le marché immobilier belge, ce qui représente une augmentation de 11% par rapport à 2016. Et 65% déclarent même qu’il s’agit d’un “excellent” investissement, soit presque 10% de plus qu’en 2016. Par contre, l’image renvoyée par de nombreux professionnels de l’immobilier, qui luttent encore contre les clichés qui leur collent à la peau depuis des années, contraste avec ces chiffres. Ce sont d’ailleurs les notaires qui bénéficient de la plus grande confiance des Belges parmi les professionnels de l’immobilier tandis que les agents immobiliers jouissent encore généralement d’une piètre réputation, même si celle-ci s’est quelque peu améliorée au fil des années. C’est ce qui ressort des nouveaux chiffres du Baromètre Real Estate Trust, une étude annuelle réalisée auprès de 1500 Belges par le bureau d’études de marché WES et le bureau de communication Bereal, spécialisé dans le logement et l’immobilier.

Les Belges qui atteignent des records en termes d’épargne sont depuis longtemps fascinés par la brique. Une fascination qui, visiblement, perdure. Les Belges semblent se moquer éperdument de la supposée surévaluation du marché, des taux d’intérêt en hausse et des sempiternelles histoires sur le secteur et le marché. Au contraire, 52% d’entre eux déclarent avoir toujours confiance dans le marché de l’immobilier. En 2016, ils n’étaient “que” 41%. Et aujourd’hui, près de 39% des Belges déclarent avoir une confiance “absolue” dans notre marché immobilier. Là aussi, il s’agit d’une augmentation par rapport à 2016, puisque seuls 28% des sondés exprimaient alors une telle confiance envers le marché.

L’étude montre clairement que les Belges sont plus que jamais attirés par l’immobilier. Depuis des années, l’immobilier est considéré comme étant une valeur sûre, un gage de sécurité. Et c’est ce qui continue à séduire les Belges, même en termes de placement. C’est d’ailleurs pour cela que les Belges sont constamment à la recherche d’experts, et de moins en moins à la recherche de vendeurs, pour les aider à minimiser les risques et leur offrir des garanties.

Pascal Steeland, WES Research & Strategy

Les investissements immobiliers en plein boum

Près de 65 % des Belges ont déclaré, dans le cadre du Baromètre Real Estate Trust, que l’immobilier était un “excellent” placement. Et ce sont les grands classiques qui en profitent : respectivement 61% et 57% des Belges interrogés considèrent les maisons et les appartements comme les investissements les plus intéressants. Les maisons existantes (60%) ont pour l’instant toujours un peu plus la cote que les nouvelles constructions (43%).

Ce qui ressort en outre, c’est la confiance croissante dans les garages en tant qu’investissements ; celle-ci est passée de 34% en 2016 à 42% en 2017. Cela s’explique probablement par le fait que les garages exigent moins d’entretien et entraînent moins de frais supplémentaires. En outre, de nombreuses grandes sociétés de parking ont développé ce marché et ont ainsi suscité l’intérêt des investisseurs.

La perception ne change pas du jour au lendemain, il faut y travailler en permanence.

Dajo Hermans – Bereal

Davantage confiance au Notaire

WES et Bereal évaluent également chaque année la confiance des Belges vis-à-vis des différents métiers de l’immobilier. Les chiffres ne concernent pas les activités de ces acteurs mais bien la perception de la plupart des Belges vis-à-vis de ces métiers. Et à ce niveau-là, les clichés qui persistent depuis des années nuisent à l’ensemble du secteur. Pour certains secteurs immobiliers spécifiques, il y a encore beaucoup de pain sur la planche.

En 2016, les architectes bénéficiaient encore de la plus grande confiance des Belges parmi tous les métiers de l’immobilier, mais ce privilège est désormais octroyé aux notaires. Ce sont ainsi 55% des Belges qui déclarent faire confiance de manière raisonnable à importante aux notaires, contre 53% pour les architectes. Les géomètres occupent la troisième place avec 51%.

L’image renvoyée par les agents immobiliers demeure toutefois médiocre même s’il y a progrès. En 2016, 24,4% des Belges déclaraient avoir pleinement confiance en eux, qu’ils aient eu affaire à eux ou non. En 2017, cette image s’est améliorée pour atteindre les 31%. Les facteurs qui ont permis d’améliorer cette image sont notamment le rapport qualité-prix, le succès remporté par les agents immobiliers au niveau des ventes et la mesure dans laquelle leurs conseils ont été considérés comme utiles.

A tort ou à raison, le secteur de l’immobilier lutte depuis des années contre cette piètre image. Les réputations ne changent pas du jour au lendemain ; il faut y travailler tous les jours sans relâche. Mais ce qui frappe dans le cadre de notre étude, c’est que l’image renvoyée par certains groupes professionnels, comme par exemple celle des agents immobiliers, progresse positivement. Partager son expertise, offrir un discours professionnel et expert et continuer à informer les Belges intéressés y contribuent par conséquent favorablement.” 

Dajo Hermans, Bereal

La piètre image des promoteurs immobiliers

Les promoteurs immobiliers se démarquent quelque peu dans le cadre de l’étude ; la confiance que les Belges leur portent “n’a pas significativement” augmenté d’un point de vue statistique et reste à 34,5%. Près de 60% des Belges se plaignent du rapport qualité/prix des promoteurs immobiliers et remettent souvent en question le manque d’expertise professionnelle.

“L’étude a été réalisée avant que n’explose la saga immobilière à Anvers. Mais même en l’absence de ce type d’actualités, les promoteurs immobiliers luttent depuis des années pour rétablir une bonne image. Le secteur en a parfaitement conscience et différents acteurs essaient d’inverser la tendance en misant sur leur crédibilité et leur expertise. Mais il suffit parfois d’une seule critique négative ou d’un projet qui se heurte à des contestations pour nuire à toute l’image du secteur. Notamment parce qu’il s’agit souvent de dizaines de milliers de projets qui touchent de nombreux Belges. Et c’est précisément pour cela qu’il est fondamental qu’ils partagent autant que possible leur expertise et qu’ils communiquent ouvertement.”

Dajo Hermans (Bereal) en Pascal Steeland (WES Research & Strategy)

Le Baromètre Real Estate Trust est une étude représentative qui permet d’évaluer chaque année l’image renvoyée par le secteur immobilier ainsi que la confiance accordée par les Belges au marché immobilier. Bereal, bureau de communication spécialisé dans l’immobilier, et WES, bureau de conseils stratégiques et d’études de marché, ont ainsi interrogé l’année dernière un échantillon représentatif de quelque 1500 Belges, répartis à travers tout le pays.