La crise du coronavirus offre aux dirigeants d’entreprise et au monde politique la méthode à suivre pour se construire une certaine renommée, voire une solide réputation, sur un plateau d’argent. Que l’on en soit un ardent défenseur ou un opposant farouche, Marc Van Ranst a démontré comment rallier tout le monde à sa cause, y compris ses plus grands détracteurs. Il tient son succès d’une approche globale : il s’exprime en termes clairs, il parvient à faire passer des messages difficiles, il reconnaît ses erreurs, il relativise et il est authentique. C’est la conclusion que tire Dajo Hermans, Managing Director de l’agence RP belge, Bepublic Group.

Tout le monde connaît son nom. Jeunes et moins jeunes savent qui il est. Le Professeur Marc Van Ranst attire en plus la sympathie de tout un chacun. Pourtant, il y a quelques mois à peine, notre désormais très populaire professeur attirait davantage les critiques que les louanges. Il n’a jamais eu peur de faire des déclarations politiques tonitruantes, qui avaient l’art de souvent provoquer des réactions négatives sur les réseaux sociaux. Le monde politique ne s’en privait d’ailleurs pas. Du côté de l’extrême droite, on était même parvenu à mettre ses réseaux sociaux en veilleuse; “pour le museler”, précisait Marc Van Ranst.

Le silence de ses fervents opposants a de quoi surprendre aujourd’hui. Les reproches sont toujours là, mais nul ne peut ignorer les louanges fracassantes à son égard. Theo Francken, l’un de ses plus ardents détracteurs jusqu’il y a peu encore, vient d’ailleurs de laisser entendre qu’il avait invité Marc Van Ranst à boire un café. « Je n’ai plus envie de l’attaquer sur Twitter. À quoi bon continuer à nous provoquer l’un l’autre ? », a-t-il indiqué.

Même les meilleurs observateurs qui ont analysé les apparitions de Marc Van Ranst au cours de ces dernières semaines ont du mal à le soupçonner aujourd’hui d’agir au seul bénéfice de sa réputation ou de suivre une stratégie parfaitement définie pour promouvoir son image. C’est précisément ce qui fait de lui l’exemple type à suivre pour de nombreux CEO et représentants politiques lorsque ceux-ci mettront stratégiquement tout en œuvre, dans les mois et années à venir, pour consolider leur réputation sur ce modèle.

Marc Van Ranst a enfoncé, l’une après l’autre, cinq portes ouvertes qui lui ont permis de se bâtir une solide réputation au fil des semaines. Pour commencer, soulignons sa simplicité d’expression. Même après plusieurs heures de formation devant la caméra, de nombreux représentants politiques ne parviennent pas encore à s’exprimer aussi clairement. Il prend le temps de tout expliquer de sorte que même son fils de 11 ans, Milo, peut tout comprendre.

Ensuite, il ose aller à contre-courant, même s’il s’agit de dire des choses difficiles à entendre. Certes, la tâche est plus aisée pour quelqu’un qui ne doit pas être élu. Mais que l’on soit pour ou contre lui, force est de constater qu’il parvient à transcender les sempiternelles querelles. Alors que la gravité de la situation planait au-dessus de la population belge, Marc Van Ranst a attiré notre attention sur la sous-évaluation apparente de la crise imminente par nos décideurs politiques. Alors que certains « critiquaient » le fait de compter le nombre de décès, lui se contentait de le citer. C’est aussi Marc Van Ranst qui a parlé en premier de l’arrêt brutal de la saison de football et de l’annulation de tous les festivals. Il a ainsi ouvert la voie aux représentants politiques qui d’habitude annoncent ce type de messages à reculons et en tergiversant.

Soulignons, également, qu’il ose reconnaître ses erreurs, comme seuls les experts peuvent le faire. Le fait que les écoles aient été fermées trop rapidement sur ses conseils, par exemple. Il a déjà reconnu maintes fois qu’il s’agissait d’une mauvaise décision. Ceux qui reconnaissent leurs erreurs gagnent en crédibilité — aussi contradictoire que cela puisse paraître.

Quatrième point fort : Marc Van Ranst relativise, use et abuse de l’humour. Les gens se moquent de ses pulls ? Marc Van Ranst y fait lui-même référence et s’en sert pour plaisanter. Dries Van Langenhove du Vlaams Belang l’accuse d’être en partie à l’origine de l’épidémie de coronavirus ? Alors que notre professeur occupe aujourd’hui un rôle déterminant dans la gestion de cette crise, il répond simplement sur le ton de la plaisanterie qu’il « n’a pas le temps de jouer avec Dries » et s’attire ainsi la sympathie de nombreux Belges.

Dernier point fort et peut-être le plus déterminant : Marc Van Ranst est authentique. Il a beaucoup appris en la matière. Il délaisse ses convictions politiques les plus affûtées au profit de sa propre expertise. S’il ne peut répondre à une question parce qu’il ne connaît pas la réponse, parce que la question est complexe ou parce qu’il n’a nullement envie d’y répondre, il le dit tout simplement. C’est simple, mais il faut avoir le cran de le faire.

Comme je l’ai déjà dit, ce sont autant de portes ouvertes que Marc Van Ranst a enfoncées une à une, volontairement, voire involontairement, et qui lui ont permis de se forger une solide réputation. Si le Professeur Van Ranst a réussi là où bon nombre échoueraient s’ils devaient faire de même, c’est parce qu’il a réussi à s’adapter rapidement à chaque nouvelle situation et à faire face à chaque nouvel imprévu au fil des semaines. Il est resté fidèle à lui-même et à son ADN d’expert, et personne ne peut le soupçonner de jouer un autre rôle que le sien. C’est précisément la quête de cet équilibre qui doit guider toute personne désireuse de se forger une réputation solide et crédible.